Très connu dans le monde pour sa mise en cause dans certains cancers, ce virus peut rester très longtemps silencieux dans l’organisme. C’est l’un des virus les plus répandus dans le monde, touchant aussi bien les femmes que les hommes. Qu’est-ce que c’est que le Human Papilloma Virus (HPV) ? A quelle période de notre vie sommes nous le plus exposés au HPV ? Comment se transmet le HPV ? De quelles maladies est-il responsable? Que faire pour prévenir l’infection à HPV ?
Qu’est-ce que c’est que le Human papilloma Virus ?
En français le terme « papilloma virus humain (PVH) » désigne un groupe de virus extrêmement courants dans le monde.
Il existe plus d’une centaine de PVH, dont au moins 14 sont cancérogènes (également désignés comme virus à haut risque). Plusieurs PVH ne posent pas de problèmes, ce qui explique pourquoi on peut être infecté mais ne présenter aucune manifestation [1]
A quelle période de notre vie sommes-nous le plus exposés au HPV ?
La période de contamination critique pour les femmes comme pour les hommes se situe au tout début de l’activité sexuelle. Les études épidémiologiques ont montré que l’infection à HPV est très fréquente chez les jeunes femmes avant 25 ans. [2]
La plupart des hommes et des femmes ayant une activité sexuelle seront infectés à un moment donné de leur vie et certains risquent de l’être à plusieurs reprises. [1,3]
Comment se transmet le HPV ?
Chez l’enfant
Lorsque la mère fait une infection active, la transmission peut être foeto-maternelle (au cours de la grossesse mais n’est pas clairement établie), et peut se fait également lors de l’accouchement (par les voies naturelles) ou par contact après l’accouchement (au cours de l’allaitement maternel).
Chez l’adulte
La transmission peut se faire par contact cutané (contact génital, peau contre peau même s’il n’y a pas pénétration) et par voie sexuelle (orale, anale, vaginale).
La transmission peut également se faire par l’intermédiaire d’objets souillés : vêtements, sous-vêtements en particulier, surface de contact… Ce type de transmission est rare. [4]
Il existe des facteurs de risque pour la persistance de l’infection par le PVH, il s’agit : du type de PVH, de l’état immunitaire, d’une co-infection avec d’autres agents sexuellement transmissibles (par exemple ceux qui causent l’herpès simplex, la chlamydiose, la gonorrhée), du tabagisme. [1]
De quelles maladies le HPV est-il responsable ?
Même si la plupart des infections à PVH disparaissent d’elles même sans aucune intervention, un faible pourcentage d’infections générées par certains types peut persister et évoluer…
Chez la femme
Le cancer du col de l’utérus est de loin la maladie la plus courante liée au PVH. La quasi-totalité des cas de cancer du col sont attribuables à l’infection à PVH. Les cancers de la vulve et du vagin, les cancers ORL (bouche, voies respiratoires…) et les verrues génitales font également partie de la liste.
La précocité des rapports sexuels chez la jeune fille est un facteur favorisant la survenue de cancer du col de l’utérus plus tard ; car un cancer du col met 15 à 20 ans avant de se développer chez des femmes dotées d’un système immunitaire normal. Il peut mettre 5 à 10 ans seulement chez des femmes présentant un système immunitaire affaibli, comme celle souffrant d’une infection à VIH non traitée.
Chez l’homme
Le HPV peut être à l’origine de cancers du pénis et de l’anus. Les types de HPV qui ne sont pas responsables de cancers peuvent être à l’origine de papillomatose respiratoire (maladie au cours de laquelle se développent des tumeurs dans les voies respiratoires reliant le nez et la bouche aux poumons) ainsi que de verrues génitales encore appelées crêtes de coq.
Ces verrues génitales encore appelées condylomes acuminés sont très courants et hautement contagieux. Elles se développent généralement dans la zone ano-génitale (anus, périnée, pénis, vulve). [1,2]
Que faire pour prévenir les maladies liées à HPV ?
Chez les enfants (filles) entre 9 et 14 ans
- Vaccination anti-PVH (certains pays développés le font déjà chez le jeune garçon, pour le moment l’OMS ne recommande la vaccination que chez les petites filles),
- Donner des informations sanitaires et mise en garde contre la consommation de tabac,
- Education sexuelle adaptée à l’âge et à la culture,
- Promotion de l’utilisation des préservatifs,
- Circoncision masculine
Chez l’adulte
L’OMS recommande un dépistage chez la femme à partir de 30 ans. Il s’agit d’effectuer un frottis cervico-vaginal afin de dépister de manière précoce d’éventuelles lésions précancéreuses au niveau du col de l’utérus. La place des tests sanguins reste à définir dans les pays en développement. L’usage du préservatif comme pour toute maladie sexuellement transmissible est recommandé.
Environ 70 à 80% de la population sexuellement active sera en contact avec ce virus au cours de sa vie sexuelle. L’efficacité du vaccin est augmentée s’il est administré avant les premiers rapports sexuels. La grande majorité des infections à HPV guérit spontanément sans intervention chez les personnes immunocompétentes.
Références
[1] https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/human-papillomavirus-(hpv)-and-cervical-cancer
[2] https://www.em-consulte.com/en/article/9031
[3] https://depistage.be/ist/hpv/
[4] https://www.lecrips-idf.net/professionnels/dossier-thematique/papillomavirus-humain-cancers/mode-transmission-hpv.htm