Bien qu’elle soit sous contrôle dans la plupart des régions du monde, la méningite continue de sévir dans 26 pays en Afrique subsaharienne. Du Sénégal à l’Ethiopie, en passant par la Guinée, le Burkina Faso, le Nigéria, le Tchad, le Cameroun ou encore le Soudan, la méningite touche chaque année 30.000 personnes dans ces pays. Etant une maladie grave qui se propage très vite, la proportion de décès liés à la méningite est de 50% si elle n’est pas traitée à temps, et elle laisse de graves séquelles chez 1 survivant sur 10. Dans cet article, nous vous aidons à mieux comprendre la méningite à méningocoques, et partageons avec vous les moyens de prévention qui existent.
Méningite : les causes, symptômes et personnes à risque
La méningite est une infection résultant de l’inflammation des méninges. Les méninges sont des membranes qui enveloppent et protègent le cerveau et la moelle épinière.
Il existe plusieurs types de méningite :
- La méningite virale : causée par des virus, elle est souvent bénigne.
- La méningite bactérienne : causée par des bactéries, elle est la forme de méningite la plus grave.
- La méningite fongique : causée par des champignons qui prospèrent dans la boue et les crottes d’oiseau.
- La méningite parasite : qui sévit le plus souvent en Asie du Sud-Est.
Qu’est-ce qu’une méningite à méningocoques ?
La méningite à méningocoques est une inflammation des méninges, qui est à l’origine d’une infection par la bactérie Neisseria meningitidis, communément appelée : méningocoque. Très contagieuse et souvent mortelle, la méningite à méningocoques cause des épidémies en Afrique subsaharienne, durant la saison sèche, entre Décembre et Juin.
La méningococcie frappe le plus lourdement une zone de l’Afrique subsaharienne connue pour être la «ceinture de la méningite», qui s’étend du Sénégal à l’ouest jusqu’à l’Éthiopie, à l’est : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Kenya, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal, Soudan, Soudan du Sud, Tanzanie, Tchad et Togo. Le risque d’épidémie de méningite à méningocoque diffère à l’intérieur de ces 26 pays et entre eux.
Source : OMS
Comment est-ce que la méningite se transmet-elle ?
La méningite peut être transmise d’une personne à une autre, de plusieurs manières :
- par des gouttelettes de salives ou de mucus nasal ;
- par contact direct avec des objets manipulés par une personne infectée, avant de se frotter le nez, la bouche ou les yeux.
Il est à noter que la transmission de la méningite d’origine virale peut se faire par contact des selles de personnes malades, et que la méningite fongique est essentiellement transmise par inhalation de spores répandues par les chauves-souris et les pigeons, ou dans de très rares cas, par inoculation à travers la peau.
Quels sont les signes d’une méningite à méningocoques ?
Un à quatre jours après une infection par le méningocoque, les symptômes qui suivent se manifestent :
- raideur dans la nuque,
- fièvre,
- violents maux de tête,
- vomissements,
- léthargie,
- grande sensibilité à la lumière,
- état de confusion.
En s’aggravant, la méningite à méningocoques cause des éruptions cutanées de couleur pourpre ou bleue.
Qui sont les personnes à risque ?
La méningite à méningocoques peut toucher des personnes de tous âges, présentes partout dans le monde. Les personnes les plus vulnérables face à cette maladie sont :
- les enfants de moins de 2 ans,
- les personnes âgées,
- les personnes ayant un contact rapproché avec des personnes infectées,
- celles ayant un système immunitaire affaibli, comme les diabétiques, ou encore les personnes infectées par le virus du sida.
Il y aurait aussi un lien significatif entre le tabagisme et la vulnérabilité face à la méningite à méningocoques. Aussi, les enfants et les adolescents exposés au tabagisme passif auraient deux fois plus de risques de souffrir de méningite à méningocoques ou de septicémie.
Comment prévenir la méninge à méningocoques ?
Le respect des recommandations vaccinales et des mesures d’hygiène de base, est essentiel pour prévenir l’apparition de certaines méningites, mais aussi éviter leur propagation.
Se faire vacciner contre les méningites à méningocoques
Il existe différents vaccins qui nous protègent efficacement de certains germes pouvant causer une méningite :
- Le vaccin tétravalent contre les méningocoques de type A, C, Y, W135, recommandé aux personnes immunodéprimées, aux voyageurs qui partent dans un pays à risque de méningite à méningocoques, ou en cas de contact avec une personne ayant une infection par un méningocoque A, C Y ou W135.
- Le vaccin contre les méningocoques du groupe B utilisable à partir de l’âge de 2 mois, et recommandé pour certaines personnes comme les immunodéprimées,
- Le vaccin contre les infections à méningocoques de type C, recommandé pendant la première année de vie, avec une possibilité de rattrapage pour tous les enfants, adolescents et jeunes adultes non vaccinés jusqu’à l’âge de 24 ans.
Respecter les mesures préventives de base en cas d’épidémie
En présence dans une zone où une épidémie de méningite est déclarée, il est essentiel de respecter les mesures d’hygiène de base :
- se laver fréquemment les mains avec de l’eau et du savon,
- poster un masque,
- tousser et éternuer dans un mouchoir à jeter ou dans le creux de son coude,
- ne pas partager des objets personnels,
- Nettoyer soigneusement les robinets et les poignées de porte,
- laver les surfaces communes à l’eau de javel, au moins une fois par jour.
La méningite peut être traitée quand elle est prise en charge très tôt, mais dans certains cas, il laisse des séquelles irréversibles comme des lésions au cerveau, la perte de l’audition ou des troubles de l’apprentissage. Le meilleur moyen de combattre la méningite est donc la prévention. Si vous présentez les symptômes ou pensez avoir été en contact avec une personne infectée, il est très urgent de prendre les mesures d’hygiène de base, et de vous rapprocher au plus vite d’un agent de santé.
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