Dans le monde, une personne sur quatre souffre de troubles mentaux. [1] Ces maladies sont responsables de morbidité et d’incapacité à l’échelle mondiale. Les personnes souffrant de troubles mentaux ou neurologiques sont très souvent rejetées et marginalisées ; les malades mentaux les plus visibles sont ceux qui errent dans les rues des villes surpeuplées d’Afrique. [2] Les maladies mentales et neurologiques telles que la schizophrénie, la dépression, les troubles bipolaires et l’épilepsie sont sous diagnostiqués. Pourquoi la maladie mentale ne fait-elle pas de bruit en Afrique? Laquelle des maladies mentales pouvez-vous facilement prévenir ? Découvrez les réponses dans cet article
La maladie mentale est assimilée à « un envoûtement »
En Afrique, les paradigmes sont influencés par les cultures et traditions. Les experts soulignent la tendance en Afrique à considérer les graves maladies mentales comme des souffrances surnaturelles qui ne sauraient être guéries que par des interventions spirituelles ou en ayant recours aux médecines traditionnelles. Les familles désemparées se tournent parfois vers les églises dites « réveillées » qui proposent des prières de délivrance.
L’humoriste kenyan Ted Malanda après l’annonce du suicide de l’acteur américain Robin William qui souffrait de dépression a déclaré : « Je n’arrive pas à concevoir la dépression comme une maladie…En fait, la question se pose si peu pour nous que les langues africaines n’ont jamais pris la peine d’inventer un mot pour décrire une telle maladie. » [2]
La prise en charge de la maladie mentale est un parcours du combattant
Peu de professionnels exercent dans le domaine de la santé mentale. Les statistiques de l’OMS le démontrent à suffisance :
- Au Kenya un quart des 44 millions d’habitants souffre de maladie mentale, alors que le pays ne compte que 80 psychiatres et 30 psychologues cliniciens. Parmi les 500 infirmières psychiatriques que compte le pays, seules 250 travaillent dans des services de santé mentale
- Le Nigéria ne compte que 130 psychiatres pour 174 millions de personnes, pour un nombre de personnes souffrant de maladies mentales se situant entre 40 et 60 millions
- Le Ghana compte une vingtaine de psychiatres pour une population de 25,9 millions de personnes. Environ 2,8 millions de ghanéens souffriraient de maladie mentale.
- L’Afrique du Sud bien plus prospère, est à peine mieux loti. Le pays compte 22 hôpitaux psychiatriques et 36 services psychiatriques au sein des hôpitaux généralistes. Mais les inégalités font que ces établissements ne profitent qu’à un très faible pourcentage (14%) des 53 millions d’habitants, alors qu’un tiers des Sud-Africains serait atteint de maladie mentale.
Les autres pays africains ne sont pas en reste. Actuellement dans le monde, plus de 40% des pays n’ont pas de politique de santé mentale, plus de 30% n’ont pas de programme spécifique et près de 25% n’ont pas de législation dans ce domaine. [1,2]
La faiblesse de la communication autour de la maladie mentale
De nombreuses personnes ne font pas de différence entre psychologue (non médecin) et psychiatre (médecin). Ces deux spécialistes offrent une écoute attentive à leurs patients, mais seul le psychiatre à le droit de faire des prescriptions de médicaments. Le neurologue quant à lui est un médecin qui s’occupe des maladies du système nerveux (affections médicales touchant le cerveau, le cervelet, le tronc cérébral, la moelle épinière et les nerfs périphériques). La communication autour de la santé mentale est insuffisante et l’ignorance est l’ouverture à tout type de dérive.
Il n’est pas rare que faute de psychiatre les familles se tournent vers un psychologue ou un neurologue. Parmi les troubles mentaux certains à l’instar de la dépression peuvent être prévenus.
Que faire pour prévenir la dépression ?
Selon l’OMS La dépression est une maladie qui se caractérise par une tristesse persistante, une perte d’intérêt pour les activités qui normalement procurent du plaisir et une incapacité à accomplir les tâches quotidiennes.
Si vous ne vous sentez pas en forme ou si vous pensez être déprimé…
- Parlez-en à quelqu’un de confiance
- Demandez de l’aide à un professionnel, de préférence à un agent de santé que vous connaissez ou votre médecin traitant
- Restez en contact avec votre famille et vos amis
- Faites régulièrement de l’exercice, ne serait-ce que de courtes promenades
- Prenez vos repas et dormez à des heures régulières
- Evitez de boire de l’alcool ou limitez votre consommation et évitez de consommer des drogues illicites afin de ne pas aggraver la dépression
- Continuez à faire les activités qui vous faisaient habituellement plaisir, même si vous n’en avez pas envie
- Prêtez attention aux pensées négatives et à l’autocritique et essayez plutôt d’avoir des pensées positives. Félicitez-vous lorsque vous avez fait quelque chose de bien.
La consommation de drogues illicites est aujourd’hui de plus en plus incriminée dans la survenue de troubles mentaux. L’impossibilité d’accéder à un traitement abordable entraîne une évolution de la maladie plus grave et plus débilitante. « La maladie mentale et les troubles cérébraux ne sont pas un échec personnel. En fait, l’échec, s’il y ‘en a un, se trouve dans notre manière de répondre aux personnes qui en sont atteintes… » N’oubliez pas : vous avez de nombreux moyens de rester fort mentalement. [3]
Références
[1] https://www.who.int/whr/2001/media_centre/press_release/fr/
[2] https://www.un.org/africarenewal/fr/magazine/d%C3%A9cembre-2016-mars-2017/le-d%C3%A9fi-des-maladies-mentales
[3] https://www.who.int/campaigns/world-health-day/2017/handouts-depression/adolescents/fr/
Article intéressant. Merci pour ces informations qui nous aident dans la prévention. J’aurais aimé savoir davantage sur le rôle du psychologue dans la prise en charge de la maladie et du trouble mental.
primepublichealth.com
Le psychologue a une place de choix encore peu connue (en Afrique) dans le maintien de la santé mentale, notamment dans la prévention des troubles et des maladies. Il est possible grâce à une bonne prise en charge psychologique des personnes à risques de réduire la fréquence des maladies mentales.