De quoi est composé un vaccin ? Pourquoi de nombreuses personnes sont réticentes à se faire vacciner ? Est-il vrai que les campagnes de vaccination et les épidémies ne concernent que l’Afrique ?
Qu’est-ce que la vaccination ?
Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS) la vaccination consiste à immuniser une personne contre une maladie infectieuse, généralement en lui administrant un vaccin. [1]
Qu’est-ce qu’un vaccin ?
Le vaccin est une préparation administrée pour provoquer l’immunité contre une maladie en stimulant la production d’anticorps [2]
Il y’a deux grandes familles de vaccins, des vaccins vivants qui n’ont pas besoin d’adjuvants parce qu’ils se répliquent et des vaccins tués qui eux n’ont pas de capacité réplicative ; et si vous les administrez tout seul ils n’induisent pas de réponse immunitaire suffisante.
Que trouve-t-on dans un vaccin ?
On trouve des suspensions de micro-organismes inactivés ou atténués ou des produits ou dérivés de micro-organismes [2]
En plus de produits ou dérivés de micro-organismes, on retrouve des adjuvants et des conservateurs dont-on ne parle pas beaucoup et nous verrons pourquoi plus loin
Qu’est-ce qu’un adjuvant et quel est son rôle dans le vaccin ?
Notre système immunitaire, constitué de cellules de défense de l’organisme, doit réagir lorsqu’un microbe pénètre dans notre organisme afin de l’éliminer.
Lorsque l’on injecte un vaccin, il agit de manière à ce que le corps développe sa propre protection contre les bactéries ou les virus qui sont à l’origine d’une maladie ciblée par le vaccin.
Pour la majorité des vaccins inactivés (ne comportant pas de microbe vivant), la présence d’adjuvant est indispensable pour permettre une réponse immunitaire entraînant une protection. L’ajout d’adjuvant dans les vaccins permet, par ailleurs, de diminuer la quantité d’antigènes par dose vaccinale, et de réduire le nombre d’injections.
Les sels d’aluminium figurent parmi les adjuvants les plus utilisés dans le monde avec un recul d’utilisation de 90 ans et des centaines de millions de doses injectées. [3]
Pourquoi existe-t-il de nombreux détracteurs de la vaccination ?
Comme tout médicament les vaccins ne sont pas exempts d’effets secondaires. Le problème c’est que le vaccin est administré à des gens en bonne santé. C’est plus acceptable lorsqu’il s’agit de médicaments que l’on donne à des personnes qui sont malades. [4]
Selon l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé française, la « myofasciite à macrophage » (MFM), décrite pour la première fois en 1998 par des chercheurs français, est reconnue comme associée à la présence de sels d’aluminium dans les vaccins. Son point de départ est le site d’injection du vaccin. [5] Cette maladie invalidante, se traduit par des douleurs intenses, une fatigue permanente, des insomnies, un épuisement généralisé.
Les sels d’aluminium seraient neurotoxiques et sont aussi accusés d’être à l’origine de l’autisme et de la sclérose en plaque chez certaines personnes. [6]
Plusieurs associations de personnes souffrant de ces maladies tiennent pour responsables les sels d’aluminium présents dans les vaccins. L’Académie française de Pharmacie conteste cela tout en encourageant la recherche d’alternatives aux adjuvants aluminiques. Evidemment l’industrie pharmaceutique relativise cela enjeux économiques obligent.
Certains dérivés du mercure (thimérosal, thiomersal ou timerfonate) sont contenus dans les vaccins. Ils sont ajoutés à ces derniers pour mieux les conservés. Le thiomersal est l’agent conservateur le plus fréquemment utilisé.
La présence de ces agents conservateurs à base de mercure a soulevé des inquiétudes : ne sont-ils pas dangereux, surtout pour les jeunes enfants ? L’accumulation de mercure, à la suite de vaccinations régulières programmées chez les nourrissons, ne risque-t-elle pas avoir des effets toxiques, notamment au niveau du système nerveux ? [7]
Pourquoi faut-il surmonter la peur des vaccins et relativiser la dangerosité de ces derniers ?
D’après l’Académie française de Pharmacie, les études sur la dangerosité de l’aluminium doivent être poursuivies. En attendant, les autorités sanitaires considèrent que les adjuvants aluminiques présentent plus de bénéfices que de risques. [4]
Selon des travaux menés par l’équipe du professeur Romain Gherardi, chef du service neuromusculaire à l’hôpital Henri Mondor de Créteil, il existerait des prédispositions génétiques chez ceux qui souffrent de la neurotoxicité liée aux sels d’aluminium. [6] Tout le monde n’est donc pas concerné.
« Même si certaines manifestations cliniques sévères ont pu être associées à des injections vaccinales, aucun lien de causalité n’a pu être établi, à ce jour, avec les adjuvants aluminiques. » « Sur un plan purement scientifique, on peut dire que la preuve ultime n’existe pas encore », reconnait Didier Lambert président de l’association d’entraide aux malades de la myofasciite à macrophage.
Tous les vaccins ne contiennent pas des adjuvants. Contrairement aux vaccins contre la diphtérie, la polio, le tétanos, ou l’hépatite B, les vaccins vivants comme ceux de la rougeole, des oreillons et de la rubéole ne nécessitent pas d’adjuvants.
Bien que l’aluminium soit l’adjuvant le plus utilisé (présent dans 60% des vaccins), il existe des alternatives telles que le phosphate de calcium utilisé longtemps puis abandonné par les industriels pharmaceutiques. L’Institut Pasteur travaille dessus depuis des années. [4,5] Certains vaccins encore aujourd’hui ont pour adjuvant le phosphate de calcium.
L’étude de 1998 ayant suscité des inquiétudes sur la possibilité d’un lien entre le vaccin anitirougeoleux, antiourlien, et antirubéoleux (ROR) et l’autisme s’est avérée ensuite entachée de graves erreurs et de fraude. L’article a alors été retiré de la revue où il avait été publié. Malheureusement, il avait déclenché un vent de panique qui a fait baisser les taux de vaccination et provoqué par la suite des flambées de maladies. Rien n’indique qu’il y ait un lien entre le ROR et l’autisme ou les troubles autistiques. [8]
Les experts de l’agence européenne des médicaments (EMA), ont examiné la question de la présence de dérivés du mercure dans les vaccins. Ils ont conclu qu’il n’existe aucune donnée probante attestant que la quantité de thiomersal utilisée dans les vaccins représente un risque pour la santé. Toutefois en vertu du principe de précaution, ils ont conseillé d’utiliser si possible des vaccins qui ne contiennent pas de dérivés de mercure. [7]
Vaccination et préjuges
Plusieurs idées reçues sont répandues sur le continent. Parmi elles on peut citer : « les vaccins ont pour but d’inoculer le cancer aux africains », « les vaccins ont pour but de réduire la fertilité des femmes noires », « les épidémies sont introduites en Afrique par les grands groupes pharmaceutiques »
Les dernières épidémies d’Ebola, de Rougeole et de Choléra en cours sur le continent africain montrent à suffisance l’importance d’instaurer des programmes de vaccination de masse d’urgence. [9]
L’Afrique n’est pas le seul continent concerné par les épidémies. Des flambées de rougeole se sont produites dans des populations non vaccinées en Europe par exemple (en Allemagne, en Autriche, en Belgique, au Danemark, en Espagne, en Fédération de Russie, en France, en Grèce, en Italie, au Royaume Uni, en Serbie, en Suisse, ou au Tadjikistan) ainsi qu’aux Etats Unis d’Amérique.
En attendant de nouvelles avancées scientifiques, la vaccination demeure le moyen le plus efficace et le moins coûteux pour lutter contre la propagation des épidémies sur le continent africain. [8]
Pourquoi se faire vacciner systématiquement ?
Les deux raisons essentielles pour se faire vacciner sont de se protéger et de protéger ceux qui nous entourent. La réussite des programmes de vaccination dépend de la coopération de chaque personne pour garantir le bien-être de tous. Nous ne devons pas nous reposer sur ceux qui nous entourent pour arrêter la propagation de la maladie, nous aussi, nous devons faire tout ce que nous pouvons. [8]
CONFLIT D’INTÉRÊT : Aucun
RÉFÉRENCES
[1] https://www.who.int/topics/immunization/fr/
[2] https://www.who.int/topics/vaccines/fr/
[3] https://vaccination-info-service.fr/Questions-frequentes/Questions-generales/Composition-des-vaccins
[4] https://www.francetvinfo.fr/sante/medicament/vaccins-les-sels-d-aluminium-sont-ils-dangereux_1467529.html
[5] https://www.ansm.sante.fr/Dossiers/Vaccins/Les-adjuvants/(offset)/1
[6] https://www.sciencesetavenir.fr/sante/aluminium-dans-les-vaccins-des-effets-toxiques-caches-par-l-ansm_116650
[7] https://www.vaccination-info.be/faq/5-les-vaccins-contenant-du-mercure-sont-ils-dangereux/
[8] https://www.who.int/features/qa/84/fr/
[9] https://primepublichealth.com/category/epidemies/