Les saisons des pluies en Afrique arrivent généralement avec leur lot d’affections. Elles font parfois suite à des sècheresses extrêmes, dans un contexte où l’eau potable se fait rare et l’urbanisation est anarchique. Bien que ces affections soient cycliques, elles continuent de faire de nombreuses victimes au sein des populations africaines. Quelles sont ces affections qui ressurgissent à chaque saison des pluies ? La rédaction de Prime Public Health s’est penché sur la question.
Le choléra
Responsable de 21 000 à 143 000 décès chaque année, le choléra touche 1,3 à 4 millions de personnes dans le monde chaque année. Enfants comme adultes, sont concernés. On assiste lors des inondations et crues à une contamination des sources d’eau à l’origine de maladies à transmission hydrique parmi lesquelles le choléra.
Il est important de s’assurer de la qualité de l’eau de boisson avant de la consommer.
Lire sur notre site « Les règles d’hygiène et meilleurs moyens d’éviter le choléra »
Le paludisme
L’Afrique est la zone la plus touchée par le paludisme. Elle comptabilise à elle seule 93% des cas, et 94 % des décès. L’arrivée des pluies favorise une prolifération des gites de larves de moustiques. Le paludisme ou malaria fait partie des maladies à transmission vectorielle c’est à dire qu’il est transmis par la piqûre d’un insecte (un moustique, l’anophèle femelle).
Lire sur notre site « Les moyens simples de se protéger contre le paludisme (malaria) »
La noyade
La noyade représente 75% des décès consécutifs aux inondations [1] Les pluies diluviennes créent des inondations dans certaines métropoles africaines. Une des conséquences directes de l’urbanisation anarchique est l’immersion des habitats sous les eaux avec pour corollaire les noyades au sein de la population infantile surtout. Les risques de noyade augmentent avec les inondations, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire où les personnes vivent en zone inondable et où la possibilité de donner l’alerte, d’évacuer ou de protéger les communautés des inondations est peu développée ou commence seulement à l’être. [1]
Il est possible d’alerter les populations longtemps à l’avance pour les crues ou inondation saisonnières. Des campagnes de sensibilisation doivent être faites régulièrement ; la création d’abris est essentielle dans les zones fréquemment touchées par les inondations. [2]
Les traumatismes
Il s’agit des électrocutions liées à l’altération des installations électriques ; de petites déchirures ou piqûres dues à la présence de clous, de verres ou simplement d’objets dangereux. Ces traumatismes viennent alourdir les dépenses de santé qui pèsent déjà sur les ménages.
Les mesures particulières visant à atténuer les conséquences des crues ou des inondations sont aussi bien des mesures de détection, des systèmes d’alerte, une sensibilisation du public qu’une gestion de grande ampleur des zones inondables. Plusieurs facteurs sont bien connus concernant la survenue d’inondation et de crues, il s’agit de :
- La localisation des habitations dans des plaines inondables;
- L’absence de résistance des bâtiments et fondations;
- L’absence de système d’alerte et ignorance des risques liés aux inondations;
- Les terrains absorbant peu l’eau de pluie, en raison de l’érosion ou du bétonnage. [2]
Une collaboration étroite entre citoyens et autorités est nécessaire pour éviter les nombreux décès qui surviennent chaque année durant les saisons de pluies.
Pour en savoir plus
[1] https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/drowning
[2] https://www.who.int/hac/techguidance/ems/floods/fr/