PPH: Qu’est-ce que c’est que la gale ?
La gale est une ectoparasitose, due à un acarien, Sarcoptes scabiei variété hominis, parasite humain obligatoire, qui vit dans la couche cornée de l’épiderme. Elle a été reconnue et ajoutée en 2013 par l’Organisation Mondiale de la Santé sur la liste des maladies tropicales négligées.
PPH: La gale est-elle contagieuse ?
La gale est une maladie parasitaire contagieuse.
Elle se transmet par les contacts humains directs, étroits et prolongés. Elle peut être considérée comme une infection sexuellement transmissible (IST). Si le contexte est évocateur un dépistage des autres IST doit être réalisé chez la personne et ses partenaires. La transmission indirecte (vêtements, literie) est fréquente pour la gale hyperkératosique (densité de parasites élevée), plus rare pour la gale commune.
PPH: Quelles sont les personnes les plus à risque de faire la gale ?
La gale survient par petites épidémies. Elle est plus fréquente dans les communautés à faible ressources en particulier dans les foyers pour les sujets en situation de précarité sociale, dans les établissements pour personnes âgées, les populations immunodéprimées ou encore les prisons.
PPH: Comment se manifeste la gale ?
Le prurit est le maitre signe, il est souvent intense, généralisé à recrudescence nocturne.
Les signes cliniques sont des vésicules, des sillions ou des nodules au niveau des zones bastions : espaces interdigitaux, face antérieure de poignets, coudes et emmanchures antérieures, ombilic, fesses, face interne des suisses, organes génitaux externes chez l’homme, mamelon et aréole mammaire chez la femme.
Chez les enfants, les vésicules ou pustules palmo-plantaires, les nodules axillaires et les lésions du visage sont fréquentes.
PPH: Quelles sont les complications de la gale ; peut-elle être mortelle ?
La complication la plus répandue est l’impétiginisation (surinfection) du fait du grattage. Les principales bactéries en cause dans cette surinfection sont Streptococcus pyogenes et Staphylococcus aureus.
L’association entre épidémies de glomérulonéphrites (atteinte des reins) post streptococciques et gale est aussi classique dans les pays tropicaux où les épidémies de gale se recoupent avec celles de glomérulopathies post streptococciques.
Le prurit post scabieux est également une complication classique. La gale n’est pas une maladie mortelle.
PPH: Quel comportement doit-on adopter face à un(e) de nos proches qui fait la gale ?
Il n’existe pas de recommandations standardisées vis çà vis du comportement à adopter face à un proche atteint de gale, en général il faut :
- Eviter toute relation sexuelle jusqu’au traitement des deux partenaires.
- Traiter simultanément les membres d’une même famille pour éviter les recontaminations (traitement local et/ ou systémique).
- Laver à haute température (plus de 60°C) ou utilisation d’un biocide pour les vêtements, draps et serviettes utilisés par la personne atteinte de gale.
L’isolement n’est préconisé que pour la gale hyperkératosique ou dans un contexte de collectivité (milieu hospitalier, collectivités).
PPH: Peut-on faire la gale plusieurs fois ?
Il est possible d’attraper la gale plusieurs fois. C’est une maladie contagieuse mais non immunisante. L’incubation de la gale commune de l’adulte est de 3 semaines mais de quelques jours en cas de réinfestation.
PPH: Si on a déjà eu la gale, que faire pour ne pas refaire la maladie?
Il n’existe pas de mesures préventives spécifiques pour ne pas être recontaminé par la gale. Il faut éviter les contacts intimes et prolongés avec les sujets porteurs de gale. Ne pas oublier que la gale est considérée comme une infection sexuellement transmissible.
PPH: Avec quelle(s) maladie(s) peut-on confondre la gale ?
Les principaux diagnostics différentiels (les maladies avec lesquelles on peut confondre la gale) sont les dermatoses prurigineuses telles que la dermatite atopique, le lichen plan, les eczémas généralisés, le prurigo, et le prurit sénile des personnes âgées.
On discute moins souvent une maladie de Hodgkin ou un mycosis fongoide (lymphome cutané). Les pédiculoses corporelles, qui se rencontrent souvent chez des sujets en état de précarité peuvent mimer une gale ou y être associées.
PPH: A qui peut-on s’adresser si on suspecte la gale chez un individu ?
En cas de suspicion de gale il faut consulter son médecin de famille ou médecin traitant.
Le dermatologue est également amené à prendre en charge certains patients, surtout la gale des gens propres chez qui on observe souvent une errance diagnostique.
Les enfants sont souvent pris en charge en milieu pédiatrique.