Le cancer du col de l’utérus est l’un des cancers les plus fréquents au monde, chez les femmes. 570.000 nouveaux cas sont recensés chaque année, et 250.000 à 300.000 femmes finissent par en mourir. Pourtant 70% des cancers et lésions précancéreuses du col de l’utérus, sont attribuables à une infection chronique à papillomavirus humain ; et il existe un vaccin préventif qui protège contre plusieurs papillomavirus. Nous vous en parlons plus en détail dans cet article.
Le cancer du col de l’utérus : un cancer évitable
Le cancer du col de l’utérus est le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes. Il est responsable de 7.5% des décès de femmes par cancer. Dans ¾ des cas, le cancer du col de l’utérus est diagnostiqué à une femme âgée de moins de 65 ans.
Un cancer du col met 15 à 20 ans à se développer chez des femmes dotées d’un système immunitaire normal. Il peut mettre 5 à 10 ans seulement chez des femmes présentant un système immunitaire affaibli, comme celles souffrant d’une infection à VIH non traitée.
Source : OMS
Qu’est-ce que c’est le papillomavirus humain (PVH) ?
Les papillomavirus sont des virus très courants, avec plus d’une centaine de variétés identifiées. Les PVH peuvent causer des lésions bénignes ou malignes, et parfois des cancers, des condylomes acuminés (hautement contagieux) ou encore une papillomatose respiratoire (tumeurs dans les voies respiratoires).
Les PVH se transmettent le plus souvent par simple contact de la peau ou des muqueuses, particulièrement par voie sexuelle. Si 80% des personnes (homme comme femme) sont au moins une fois dans leur vie en contact du PVH, le virus finit par être éliminé de l’organisme dans la plupart des cas, au bout de 6 à 24 mois. Dans les rares cas où une infection à papillomavirus humain persiste, elle peut aboutir à un cancer.
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Le lien étroit entre infection à PVH et cancer du col de l’utérus
Le papillomavirus humain est souvent associé au cancer col de l’utérus. Mais pourquoi ?
Chez 10% des femmes infectées par le PVH, le virus reste pendant des années au niveau de la muqueuse du col de l’utérus, et finit par provoquer des lésions précancéreuses. Jusque-là, le virus peut encore être combattu sans qu’il n’ait eu le temps de causer d’autres dommages à la santé de la personne infectée. Dans le cas où l’infection persiste, et en l’absence de traitement, le PVH, particulièrement de type 16 ou de type 18, peut sur le long terme, évoluer en un cancer. Bien que le cancer du col de l’utérus soit le cancer qui survient le plus fréquemment suite à infection chronique à PVH, d’autres cancers peuvent survenir :
- le cancer du vagin,
- le cancer de la vulve,
- le cancer du pénis,
- le cancer de la gorge,
- ou encore le cancer de l’anus.
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Facteurs favorisant le développement d’un cancer du col de l’utérus
Le principal facteur de risque du cancer du col de l’utérus est une infection par le papillomavirus humain. Ce risque est présent chez toutes les femmes infectées, même si 90% d’entre-elles ne développeront pas de cancer. C’est sous l’influence d’autres éléments, en plus de l’infection, que le risque de formation de lésions précancéreuses, ou de cancer, augmente :
- avoir précocement des rapports sexuels,
- consommer du tabac,
- avoir une infection non traitée.
Les signes qui doivent alerter
Au premier stade de la maladie, il est courant que le cancer du col de l’utérus ne laisse apparaitre aucun symptôme. Le plus souvent, les symptômes apparaissent après le développement de la tumeur. Plusieurs signes sont annonciateurs d’un cancer du col de l’utérus :
- des menstruations inhabituelles,
- des saignements après des relations sexuelles, ou après la ménopause,
- des pertes vaginales anormales et malodorantes,
- des douleurs vaginales,
- des difficultés à uriner, ou à aller à la selle
- des douleurs aux os, au thorax ou dans le bas du dos,
- une jambe qui enfle,
- de la fatigue persistante.
En présence de verrues sur les organes génitaux ou sur la peau environnante, parlez-en à un professionnel de santé. Cela pourrait annoncer une infection à PVH.
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Réduire les risques de cancer du col de l’utérus
Il est possible de réduire les risques de cancer du col de l’utérus avec la vaccination contre le PVH, le dépistage, et le traitement d’éventuelles légions précancéreuses.
Se faire vacciner contre le papillomavirus humain
La prévention du cancer du col de l’utérus passe par la prévention des infections sexuellement transmissibles, particulièrement l’infection à papillomavirus humain. La vaccination anti-PVH permet de prévenir 2/3 des cancers du col de l’utérus. Il est recommandé que le vaccin soit administré aux filles âgées entre 9 et 14 ans, avant le début d’activités sexuelles. Notez que se faire vacciner contre le PVH ne remplace pas le dépistage régulier.
Se faire dépister régulièrement
Il est recommandé à toutes les femmes, qu’elles aient été vaccinées ou non, de passer le test de dépistage du cancer du col de l’utérus. Ce dépistage a pour objectif de déceler d’éventuelles lésions précancéreuses, et les traiter avant qu’elles n’évoluent en un cancer. Le dépistage est recommandé à toutes les femmes à partir de leur 30e anniversaire, et plus tôt, à celles qui vivent avec le VIH.
Les femmes qui sont sexuellement actives doivent régulièrement se faire dépister (à intervalle d’une à trois années, en fonction du résultat de leur précédent test).
Ne pas fumer du tabac
La consommation de tabac augmente le risque d’état cancéreux, et de cancer du col de l’utérus. Le tabagisme actif affecte le système immunitaire, ce qui pousse le corps à avoir des difficultés à élimer les cellules anormales pouvant dégénérer en cancer. Il est constaté que le cancer du col de l’utérus est plus fréquent chez les femmes fumeuses. Afin de réduire les risques de cancer du col de l’utérus, il est donc fortement conseillé d’éviter de fumer du tabac.
Le tabagisme est à l’origine de multiples maladies : • AVC, • artérite des membres inférieurs, • anévrismes, •…
Publiée par Prime Public Health sur Mercredi 20 janvier 2021
Le cancer du col de l’utérus est une maladie qui peut être évitée. Elle peut aussi être guérie si elle est diagnostiquée tôt, et traitée. Selon l’OMS, si de nouvelles mesures visant à prévenir et combattre le cancer du col de l’utérus ne sont pas prises, le nombre de nouveaux cas déclarés chaque année pourrait passer de 570.000 à 700.000, d’ici 2030.
Sources :