La question tombe à point nommée, car depuis le début de l’épidémie de COVID-19 nous nous préoccupons peu de notre environnement. Dans un monde où tout est lié, où on parle de biodiversité et de zoonoses (maladies infectieuses des animaux vertébrés transmissibles à l’être humain) il est important de se rappeler que « la planète ne nous rend que ce que nous lui offrons ».
Quel est le contexte ?
Nous avons assisté à une embellie au début de l’épidémie de COVID-19 ; de nombreux médias et ONG ont relayé des informations selon lesquelles la réduction de la mobilité de l’Homme était à l’origine d’une réduction de l’émission des gaz à effet de serre. La vie « revenait » dans de nombreux zoos et parcs à travers le monde, certaines espèces refaisaient surface ou alors étaient aperçues dans des zones où jadis elles avaient disparu.
A ce propos on pouvait lire dans le quotidien burkinabè d’information «SIDWAYA» en date du 7 avril 2020 : « La pollution de l’air amoindrie : faute de politiques suffisantes pour préserver l’environnement marqué par le fonctionnement économique de nos sociétés polluantes, la maladie à COVID-19 vient montrer si besoin en est, qu’il est possible d’amoindrir la pollution de l’atmosphère. Elle nous présente une situation à effets bénéfiques comme entre autres, les émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l’air qui diminuent. Cependant ce conditionnement à un coût que l’humanité ne peut supporter qu’en période où le Coronavirus sévit ».
Les besoins en équipement et consommables médicaux ont augmenté sur l’ensemble des cinq continents ; l’industries a dû s’adapter à la demande sans cesse croissante. Selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, la priorité à l’heure actuelle est de protéger les personnes en limitant la propagation du COVID-19. Cette agence des nations unies déclare : « Reconnaissant que le virus nécessite une réponse environnementale solide, nous sommes prêts à soutenir les Etats membres et les partenaires de première ligne des Nations unies en fournissant une expertise technique sur la gestion des produits chimiques et des déchets dangereux, alors qu’ils cherchent à faire face à l’augmentation des déchets rendue nécessaire par la réponse médicale à la crise ».
En Afrique, l’épidémie de COVID-19 survient dans un contexte d’insuffisance d’évacuation des déchets et d’assainissement de l’environnement.
L’encombrement des rigoles et canalisation par toutes sortes d’objets en matériaux divers empêche l’évacuation normale des eaux de pluie et des eaux usées issues des ménages. Lire sur notre site la tribune « Améliorer votre environnement impacte votre santé »
Que deviennent les gants, sur-blouses, masques, tenues de protection individuelle et autres produits contaminés par le COVID-19 après leur usage ?
Pour le citoyen lambda
Cette question devrait pousser chaque africain que nous sommes à une prise de conscience.
On commence à observer dans les rues et les dépotoirs d’ordures les déchets tels que des masques et gants à usage unique. Partant de l’hypothèse que nous sommes en période d’épidémie ces déchets peuvent être fortement contaminés et impacter notre environnement. L’Homme partage la planète avec d’autres espèces animales. Les rongeurs, les chiens errants ou les animaux domestiques qui se nourrissent dans les poubelles pourront être en contact avec ces déchets contaminés.
Quand on sait que l’épidémie de COVID-19 actuelle part d’un contact de l’Homme avec le pangolin, on est en droit de se demander (même si pour le moment on a pas encore décrit de cas) est-ce que les animaux nous côtoyant au quotidien ne pourraient pas devenir des hôtes du coronavirus ? Seul l’avenir nous le dira.
Pour les autorités sanitaires et environnementales, les ONG et l’industrie
Ici il s’agit d’une défaillance dans le tri, l’élimination voire le recyclage pourquoi pas des déchets liés à la gestion de l’épidémie de COVID-19. En France par exemple selon le site « LE QUOTIDIEN DU MEDECIN » plusieurs pistes sont à l’étude pour recycler les masques. Les premiers résultats stipulent que les masques chirurgicaux conserveraient leurs performances après un lavage jusqu’à 95°C. (article publié le 7/4/2020)
Que faire ?
La situation de crise sanitaire actuelle appelle à une prise de conscience collective et une modification des habitudes. Se débarrasser des déchets dans des endroits appropriés nous semble être la première mesure. Elle est indispensable.
Au niveau actuel des connaissances il n’est pas conseillé de manipuler les déchets qui pourraient être contaminés par le Coronavirus.
Une communication et une éducation globales des populations autours des déchets liés à l’épidémie de Coronavirus doivent être entreprises.
On a souvent tendance à oublier les professionnels de l’assainissements, ces derniers doivent disposer d’équipements adéquat lors du ramassage d’ordures ménagères et tout autre déchet en cette période d’épidémie de COVID-19.
Tous les acteurs de la santé, de la gestion des déchets et de la protection de l’environnement devraient se retrouver autour d’une table pour mener une réflexion autour de l’élimination des déchets liés à l’épidémie de Coronavirus.
L’un des prochains défis auxquels feront face les populations africaines est probablement la gestion des déchets liés à l’épidémie de Coronavirus. On ne le dira jamais assez, respectez les mesures barrières prescrites mais surtout jetez vos masques et gants à usage unique dans des endroits appropriés.