Les pics de pollution font la Une et inquiètent, mais les experts sont formels : la pollution chronique est encore plus nocive. Voici comment vous en protéger.
Chacun a en mémoire les derniers pics de pollution. Difficultés à respirer, yeux qui piquent, atmosphère étrange… Beaucoup veulent respirer un air (plus) pur tous les jours de l’année et encore plus en vacances. Que l’on soit à la campagne, en bord de mer ou en ville, l’air intérieur est plus pollué que l’air extérieur.
1. Créer un courant d’air
« Les produits d’entretien, les peintures ou les revêtements des meubles en aggloméré, libèrent des composés organiques volatils dont certains sont classés comme cancérogènes par l’Organisation mondiale de la santé », explique le Dr Patrice Halimi.
En ville, privilégiez les heures où l’air est le moins pollué par le ballet des voitures : tôt le matin entre 6 et 8 h ou le soir après 20 h lorsque les axes routiers sont moins encombrés et que le niveau d’ozone est au plus bas. En cas de pic de pollution, évitez exceptionnellement d’aérer car l’air reste chargé.
2. Nettoyer les grilles de ventilation
« La ventilation passive ou mécanique des logements est particulièrement efficace pour diluer en continu la pollution intérieure », assure Gilles Dixsaut. Vérifiez que les bouches d’entrées d’air ne sont pas cachées derrière un meuble ou le papier peint. Un geste simple pour s’assurer de leur fonctionnement : posez une feuille dessus. Si elle reste collée, c’est bon !
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) conseille de nettoyer ou dépoussiérer les entrées d’air et bouches d’extraction au minimum tous les ans. Peut-être l’occasion de profiter des vacances d’été pour s’y mettre !
3. Bricoler malin
Un meuble à retaper, une peinture à rafraîchir, une chaise à vernir… Les vacances sont propices au bricolage. « Mais on oublie souvent que les produits que l’on manipule participent largement à la pollution de l’air de nos maisons », rappelle le Dr Patrice Halimi.
- Profitez d’une météo clémente pour vous installer sur la terrasse ou dans le jardin autant que possible.
- Refermez les récipients aussitôt après utilisation pour éviter de respirer les vapeurs. Certains produits nécessitent le port de protections adaptées (masque, gants, lunettes).
4. Se promener dans les bois plutôt que dans les champs
Bien que l’air des forêts n’échappe pas à la pollution par l’ozone qui voyage sur de grandes distances, il y est plus respirable. Profitez de l’été pour emmener toute la famille se balader en forêt. L’occasion de s’aérer et de bouger tout en se préservant des pollutions, que ce soit des particules des grands axes routiers, des industries ou des pesticides.
Aux mois de juillet et août, les deux cultures traitées sont les légumes (types choux-fleurs, radis) et les vignes, particulièrement concernées par temps humide, un climat propice au développement des champignons.
5. Faire moins de sport lors des pics de pollution
En se dépensant, le volume d’air inspiré augmente et, avec lui, la quantité de particules fines et de composés gazeux inhalés. Mieux vaut donc diminuer son activité physique. Les mordus du jogging qui ne peuvent se passer de leurs séances d’entraînement peuvent choisir de s’éloigner des axes routiers ou se rendre dans une salle de sport. C’est même le seul moment où l’air y est plus respirable que dehors.
« On serait étonné des résultats si l’on mesurait la qualité de l’air dans les salles de sport ! », ironise le Dr Halimi. Les enfants et les personnes asthmatiques ou celles qui souffrent d’insuffisance respiratoire ou cardiaque doivent en revanche reporter leur entraînement.
6. Préférer les voies piétonnes
« La seule solution pour se protéger de la pollution est de s’en éloigner », indique le Dr Dixsaut. Pour cela, préférez les voies piétonnes, les rues les moins encombrées et les plus aérées pour vos déplacements. La quantité de particules fines et de composés gazeux y est moins élevée.
7. En voiture, mettre la clim’ en circuit fermé
« On se croit en général protégé dans sa voiture alors qu’elle est, en réalité, un vrai bocal de pollution ! », s’exclame le Dr Halimi. C’est au cœur du trafic que l’on est le plus exposé. La raison : le système de ventilation ou de climatisation se trouve à l’avant de la voiture, directement au contact de l’air extérieur, qui est pollué.
- Si on reste coincé dans les embouteillages sur les routes des vacances, mieux vaut donc faire fonctionner la clim en circuit fermé. « Elle peut ainsi recycler et filtrer l’air », justifie le Dr Dixsaut. Il est aussi possible d’arrêter temporairement le système de ventilation.
- Sur les routes plus dégagées, roulez les vitres ouvertes pour évacuer la pollution intérieure.
- Avant le départ, pensez à aérer le véhicule pendant quelques minutes, à aspirer la moquette et les tissus des sièges qui retiennent les particules et à nettoyer les surfaces tout en laissant le temps aux solvants contenus dans les produits d’entretien de quitter l’habitacle.
8. Enfourcher un vélo
En ville, on pourrait penser que c’est le meilleur moyen d’inhaler des particules fines. C’est pourtant l’inverse ! Le vélo est le moyen de transport avec lequel on est le moins exposé. « À condition de ne pas rouler le nez en plein milieu des voitures, bien sûr, et d’appuyer doucement sur les pédales afin de ne pas trop solliciter les poumons », précise le Dr Halimi.
Les avantages du cycliste sont nombreux : il ne se trouve pas dans un environnement confiné et saturé en pollution. Plus libre de ses trajets, il peut contourner les voies où la pollution est à son maximum et s’éloigner de la circulation pour retrouver de l’air plus pur.
Des mesures de qualité de l’air ont montré que l’exposition diminue dès que l’on se trouve dans les voies d’autobus, et davantage encore sur les pistes cyclables. Le site geovelo.fr permet de trouver un itinéraire cyclable adapté à Paris, Lyon, Toulouse, Nantes, Caen ou Tours en choisissant la route la moins polluée.
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9. S’évader dans des endroits moins pollués
Les bords de mer et les régions montagneuses sont très souvent les moins pollués. Si vous aimez les villes, choisissez plutôt Toulouse ou Bayonne. En Europe, Amsterdam, Eastbourne, Lisbonne ou encore Malaga suffoquent moins de la pollution de l’air. Le site de la fédération des associations de surveillance de la qualité de l’air ou l’application AIR Quality in Europe vous aideront à faire votre choix.
Source : Santé Magazine