Le paludisme est une maladie qui touche plus de 80 pays dans le monde, particulièrement dans les zones tropicales. En 2018, l’OMS a estimé le nombre de cas de paludisme à 228.000.000 (avec 405.000 décès imputables à cette maladie). L’Afrique est la zone la plus touchée. Elle comptabilise à elle seule 93% des cas, et 94 % des décès. Le paludisme est une maladie évitable avec des moyens de prévention facile à mettre en œuvre. Dans cet article, nous répondons à vos questions les plus courantes sur cette maladie, et partageons avec vous des conseils de prévention.
5 points essentiels concernant le paludisme
Qu’est-ce qui cause le paludisme ? Comment se transmet la maladie ? Quelles sont les personnes les plus vulnérables ? Nous répondons à vos questions les plus fréquentes sur cette maladie.
Qu’est-ce que le paludisme ?
Le paludisme (aussi appelé la malaria), est une maladie grave, parfois mortelle, qui est causée par un parasite appelé « Plasmodium ». Ce parasite est transmis à l’homme par la piqure de moustiques femelles infectées de type Anophèle. Un fois dans le sang, le Plasmodium se dirige vers le foie pour infecter ses cellules et se multiplier. Celles-ci finissent par éclater, et libèrent les parasites dans le sang. Ils s’attaquent ensuite aux globules rouges où ils se multiplient avant de les faire éclater. Un moustique peut être recolonisé par les Plasmodiums, si celui-ci pique une personne infectée. Ainsi, la maladie se répand rapidement dans la population. Le paludisme peut toucher homme, femme comme enfant.
Il y a quatre types de paludisme chez l’homme: Plasmodium vivax, P. malariae, P. ovale et P. falciparum. P. vivax et P. falciparum sont les plus courants. Le paludisme à P. falciparum, le plus mortel des 4, est la forme la plus fréquente en Afrique subsaharienne, où il cause plus de 400 000 décès par an.
OMS [1]
Quelles sont les personnes les plus exposées ?
Selon l’OMS, près de la moitié de la population mondiale était exposée au risque de contracter le paludisme en 2018.
Les groupes de personnes les plus exposées au paludisme sont :
- les migrants ou voyageurs non immunisés et provenant d’un pays où le paludisme n’est pas présent ;
- les populations itinérantes ;
- les nourrissons et enfants de moins de cinq ans ;
- les femmes enceintes ;
- les personnes atteintes du VIH/sida.
Même si l’Afrique subsaharienne est la région qui compte le plus de cas de paludisme, de nombreux habitants de l’Asie du Sud-Est, de la Méditerranée orientale, du Pacifique occidental et des Amériques sont eux aussi exposés au risque de contracter cette maladie.
Quels sont les symptômes du paludisme ?
Le plus souvent, les premiers symptômes du paludisme apparaissent 10 à 15 jours après la piqure de moustique infectante. Cependant, une infection par le Plasmodium vivax ou le Plasmodium ovale, peut rester asymptomatique durant des mois.
Les symptômes du paludisme sont :
- fièvre,
- maux de tête,
- frissons,
- sueurs abondantes,
- fatigue et faiblesse,
- douleurs musculaires,
- vomissement,
- diarrhées occasionnelles.
Notez que dans les zones où le paludisme est fréquent, certaines personnes peuvent être partiellement immunisées, et peuvent donc être infectées sans présenter de symptômes.
Les enfants fortement atteints développent fréquemment un ou plusieurs des symptômes suivants : anémie sévère, détresse respiratoire consécutive à une acidose métabolique ou paludisme cérébral. Chez l’adulte, il est également courant d’observer une insuffisance polyviscérale (atteinte de plusieurs organes).
OMS [2]
Quelles sont les complications possibles du paludisme ?
Le paludisme peut entrainer des complications importantes pouvant causer le décès de la personne infectée :
- anémie (avec la destruction des globules rouges) ;
- hypoglycémie sévère : due à certaines formes sévères du paludisme, pouvant provoquer un coma ou un décès ;
- complications neurologiques (troubles du comportement, convulsions, coma), qui peuvent entraîner la mort ou laisser des séquelles durables ;
- insuffisance des organes (foie, reins, ou rupture de la rate) ;
- complications respiratoires (accumulation de liquide dans les poumons).
Les enfants représentent environ 61% des décès dus au paludisme. Dans le monde, 266.000 enfants sont morts du paludisme avant leur 5e anniversaire [3].
Existe-t-il un vaccin contre le paludisme ?
Il existe un vaccin contre le Plasmodium falciparum : le RTS,S/AS01 (RTS,S). Son efficacité a été établie à la suite des essais cliniques à grande échelle dans 3 pays : le Kenya, le Ghana et le Malawi. Il a permis d’éviter environ 4 cas sur 10, sur une période de 4 ans [4]. Le vaccin a été spécialement mis au point pour les enfants en Afrique, qui sont ceux qui courent le plus grand risque de mourir du paludisme. Il n’offre cependant aucune protection contre le paludisme à Plasmodium vivax, prédominant dans de nombreux pays hors d’Afrique. A l’heure actuel, le RTS,S n’est disponible qu’au Ghana, au Kenya et au Malawi.
Comment prévenir le paludisme ?
Le paludisme est une maladie infectieuse grave qui peut mener rapidement au décès en l’absence de traitement. Bien qu’il soit possible de guérir de cette maladie, la prévention reste le meilleur moyen de lutter contre le paludisme et d’éviter les décès, particulièrement chez les enfants de moins de 5 ans, qui constituent le groupe le plus vulnérable.
Se protéger contre les piqures de moustique
La protection contre les piqures de moustique est le premier moyen de prévention contre le paludisme. Pour vous protéger, il existe des moyens simples :
- Porter des vêtements longs, amples et de couleur claire. Il est aussi conseillé d’imprégner les vêtements d’insecticide.
- Appliquer sur la peau un répulsif cutané (à éviter chez les enfants de moins de 6 ans).
- Rester sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide (aussi bien en plein air, qu’à l’intérieur des habitations).
- Utiliser des aérosols d’insecticide, ou un insecticide à diffusion continu.
- Eviter de sortir après le coucher du soleil.
La prise de médicaments antipaludéens
La prise d’antipaludiques est recommandée aux personnes qui voyagent dans un pays où le paludisme est présent. Ces médicaments doivent être prescrits par un médecin et sont à prendre avant le départ, pendant tout le séjour et au retour du voyage. Ce traitement préventif n’exclut pas le respect des mesures de prévention mécanique.
La prévention du paludisme chez les femmes enceintes
Le paludisme chez les femmes enceintes comporte d’importants risques autant chez la mère que chez le bébé. Les recommandations suivantes sont à suivre :
- dormir sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide ;
- le soir, porter des vêtements longs, clairs et imprégnés de répulsifs à base de Permethrine ;
- éviter de sortir de la tombée de la nuit jusqu’à l’aube ;
- utiliser des répulsifs cutanés qui ne sont pas très concentrés ou trop toxiques (demander conseil à un médecin).
En plus de la prévention mécanique, il est recommandé aux femmes enceintes un traitement préventif intermittent par la sulfadoxine-pyriméthamine. Le traitement est aussi recommandé aux nourrissons, en plus des vaccinations systématiques.
Grâce aux mesures visant à combattre le paludisme, les taux de mortalité liés à cette maladie ont pu diminuer de 25% dans le monde et de 30% en Afrique. Même s’il est possible de guérir du paludisme, cette maladie peut être évitée en suivant, dans les zones les plus touchées, les mesures de préventions : l’utilisation de moustiquaires et médicaments antipaludiques. En présence des symptômes, rapprochez-vous au plus vite d’un agent de santé.
SOURCES
[1] OMS – Est-ce que tous les moustiques transmettent le paludisme?
[2] OMS – Paludisme : principaux repères
[3] OMS – 10 faits sur le paludisme
[4] OMS – Questions et réponses sur le programme de mise en œuvre de la vaccination antipaludique (MVIP)